Zone de Texte:  Au Pas des Siècles

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VISITE DE L'EGLISE DE LA CHAPELLE SUR ERDRE

                                   Journées Européennes du Patrimoine - 21 septembre 2014

 

ARCHITECTURE

La structure de l’église est celle de la croix latine ; Elle est de style néo-gothique traditionnel avec un clocher-porche à flèche unique. Elle résulte de l’agrandissement de l’église précédente (construite entre 1828 et 1830), effectué en trois étapes entre 1860 et 1876.

L’édifice est construit selon un plan de 9 travées de 4m sur 15m (dont 6 pour la nef), formant la base rectangulaire de l’édifice, base doublée par deux collatéraux symétriques ; Dans la dernière travée de la nef viennent s’insérer le narthex et une partie de la base du clocher ; Les transepts consistent en l‘addition d’un second collatéral dans les deux travées sous le chœur.

Dimensions : 50m dans la plus grande longueur, largeur de la nef 6,90m, des collatéraux 4m

 

 HISTOIRE

La chapelle originelle - dont est issu le nom de la commune - aurait été bâtie au XIIème, les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem la dédiant à leur patronne Ste Catherine d’Alexandrie.

Le territoire qui est initialement une trêve dépendant de la paroisse de St Donatien, devient une paroisse autonome à la fin du XIIIème.

Au XVIIIème, l'église en pierres était surmontée d’un clocher et entourée du cimetière paroissial.  Les toitures de l’église et du clocher étaient recouvertes d’ardoises. Ses dimensions étaient d'environ 24m de long, 8m de large dans la nef et de même hauteur.

A l’intérieur, le sol était carrelé et parsemé des tombeaux des seigneurs et dames de la Gascherie.  L’église possédait deux autels latéraux, dédiés à la Vierge et à Ste Anne. La sacristie attenante contenait la commode aux ornements ainsi que le coffre-fort pour les fonds et les archives de la Fabrique.

Depuis 1735 - au moins - cette église nécessitait d’importants travaux de consolidation, ce qui amena, vers 1780, le marquis de la Colinière, alors seigneur de la Gascherie, à proposer son agrandissement.

Mais avec la période révolutionnaire, l’église est fermée mais non dévastée ; Elle sert pour les tirages au sort et des fêtes républicaines et devient Bien national. Mise en vente, elle est achetée en 1796 (ainsi que le cimetière et le presbytère) par Monsieur Rolland, capitaine de navires à Nantes, dans l’intention de les rapporter à la paroisse, ce qui fut fait.

L’église continue cependant à se dégrader et il n'est plus possible d'assurer les réparations. De plus, elle ne peut plus accueillir tous les paroissiens. La reconstruction est décidée en 1828.

La nouvelle église de 1828-1830 : elle mesure environ 25m de long, dont 17,70m pour la nef (6,90m de large) ; Le chœur fait 8,5m de haut, 7,5m de long et 6,90m de large. Sa construction a nécessité une contribution extraordinaire des habitants et l’attribution d’un secours par l’Etat. Elle est toujours entourée du cimetière communal, malgré la loi de 1804 interdisant toute inhumation dans les bourgs.

Mais dès 1846, cette église fut jugée trop petite !

Son agrandissement ==> l'église actuelle : la décision d’agrandir l’église 24 ans plus tard n’était pas une mince affaire, d’autant que les paroissiens qui avaient fait des sacrifices pour la précédente église étaient encore vivants. Le projet d’agrandissement et de reconstruction en trois phases ne fut adopté qu’en 1859 et l’édifice achevé en 1878. L’aménagement intérieur s’étalera jusqu’en 1911 (maitre-autel, cloches, horloge,vitraux,…), les acquisitions étant principalement faites grâce à des dons. 

Le nouveau cimetière a été ouvert en 1864 pour y enterrer les nouveaux défunts mais ce n’est qu’en 1895 que les tombeaux et ossements autour de l’église y furent transportés.

 

INTERIEUR DE L’EGLISE                                                            

Des voûtes d’ogives quadripartites dissimulent la charpente ; Elles ont été peintes en bleu nuit, ainsi que les murs, à l’occasion des travaux de réfection effectués entre 1975 et 1980 qui ont également redonné leur blancheur aux pierres.

 

Le clocher abrite quatre cloches (chambre des cloches) ainsi que le mécanisme d’horloge (tribune). Les cloches proviennent de la fonderie de Bollée au Mans et sont baptisées : CECILE, 1238kg, note mi-bémol ; MARIE-ROGATIENNE, 837kg, note fa ; JEANNE EUGENIE, 620kg, note sol ; LOUISE-EUGENIE, 352kg, note si-bémol. 

 

La réforme liturgique issue du Concile Vatican II (1962-1965) a entraîné le réaménagement  intérieur de l’église avec l’installation du podium supportant le nouvel autel mais aussi la disparition des autels précédents, du baptistère, de la chaire qui ornaient l’église depuis le début du XXème. Les statues, ainsi que la porte du tabernacle, ciselée en 1889, ont été conservées et les ambons ont été fabriqués en réutilisant des éléments de la chaire. L'ancienne cuve baptismale en granit du XVème a été réinstallée dans le chœur.

 

Ste Catherine d'Alexandrie est la patronne de la paroisse. En témoignent plusieurs ornementations :  

- une toile peinte vers 1850 représentant l'apothéose de Ste Catherine (tableau accroché au dessus de la porte d'accès au transept gauche)

- plusieurs bannières dont une grande bannière de procession du milieu XIXème, dite bannière de Ste Catherine, en velours coupé grenat, brodée de fils d'or et de soie, avec toile peinte, passementerie et bois doré. A l'avers, 'Ste Catherine' et sa représentation debout dans une couronne végétale ; Au revers un Christ en croix. Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, à titre d'objet depuis 1998.

- les 12 vitraux de la nef (offerts par les paroissiens en 1899), représentant les principaux épisodes de la vie de Ste Catherine (sur deux des vitraux, noter la représentation de la roue, symbole de son supplice ; Cette roue est également présente sur le blason de La Chapelle sur Erdre créé en 1980). 

 

A droite en entrant dans l'église par la porte principale, se trouve le Monument aux morts de la guerre 1914-1918 encadré par les tables mémoriales : 'A NOS MORTS POUR LA PATRIE' - 1914  1919. Sculpture en pierre de G.  Perraud  : soldat à terre tenant un étendard au pied d'un ange tenant une branche d'olivier et levant la tête vers Jésus en croix. La plaque au pied du monument mentionne : 'Erigé en 1919 par le Conseil municipal et les habitants de La Chapelle sur Erdre  Monsieur Rogatien Levesque Maire'

 

L'église abrite également trois œuvres remarquables :

-  un grand tableau, accroché au dessus de la porte d'accès au transept droit, la Flagellation du Christ (bien qu'il s'agisse de la scène du Christ couronné d'épines) réalisé en 1859 par Nanteuil-Leboeuf (sculpteur et peintre 1792-1865. C'est une copie de l'œuvre du Titien ; Le haut du tableau représente un buste d'empereur romain sous lequel est inscrit : 'TIBERIUS CAESAR' = Tibère empereur, façon de dater la scène représentée. Le cartouche du tableau indique : 'DONNE par L'EMPEREUR 1862'.

- un ensemble d'orfèvrerie en argent, objets de culte : calice et patène. La patène est gravée de deux rameaux attachés formant médaillon et encerclant le monogramme I H S (en latin Jesus/Iesus Hominum Salvator) avec la barre horizontale du H supportant une croix avec rayons. Ces objets ont été réalisés par Maitre Jean Hamon orfèvre à Nantes,  entre 1750 et 1756, d’après les poinçons frappés sur le pied, la fausse coupe et la patène. L'ensemble dispose d'un écrin dédié et est classé depuis 1993 en tant qu’objet, au titre des Monuments historiques. C’est une propriété de la commune.

- un graduel liturgique, recueil de chants grégoriens ; A son arrivée en 1967, le nouveau curé, Mr Moreau écrit : "En nettoyant le grenier à mon arrivée, nous avons découvert un GRADUEL sur parchemin, avec quelques miniatures pour les grandes fêtes. Ce livre date de 1644".

Ce graduel de 216 pages a été offert par un chantre chanoine de la Collégiale Notre-Dame de Nantes, curé vacataire à La Chapelle sur Erdre : 'Noble et discret Messire Guillaume Libor Prêtre Conseiller et Aumônier du roi chantre et chanoine de Notre-Dame de Nantes a donné le présent graduel pour servir au temps à venir à l'église de La Chapelle sur Erdre, ce jour de Pentecôte 28 mai 1651.' Il est propriété de la paroisse.

 

L'église possède un orgue monumental, cinquième instrument depuis le début du XXème. Fabriqué en 1967 en Allemagne et installé dans une église de Brême, il a été remonté en 1996 sur une tribune dans le transept droit. Son installation et sa révision en 2011 ont été effectuées par Bernard Hurvy, facteur d'orgues à La Chapelle sur Erdre. L'instrument compte 1 700 tuyaux répartis sur deux claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 30 notes (et pèse 6 tonnes).